Détails de la conférence
Il n'y a pas de représentation théâtrale sans spectateurs. C'est sur ce rapport indéfectible mais paradoxal que s'est construite la dramaturgie de la peinture d'histoire. En effet, comment exclure le regardant - pour qu'il reste spectateur - tout en absorbant son essence et l'impliquer dans une action immobile ? Car voilà l'enjeu de cette peinture d'histoire, sommet de la hiérarchie des genres jusqu'à la deuxième moitié du XIXe siècle : déclencher des émotions et questionner le spectateur sur son existence.
Toutes les thématiques sont bonnes pour y parvenir, y compris le théâtre lui-même, d'où une floraison d'Ophélie diaphanes et flottantes ou encore de Roméo et Juliette enlacés et passionnés. Cependant, pour toute tendance, il y a son opposée. Cette dernière débute avec l'Impressionnisme qui refuse toute histoire peinte, mais est-il possible, pour la peinture, de renoncer pour autant à la mise en scène ?