Orphéons, fanfares et harmonies : une histoire bien française

Les harmonies et fanfares (ensembles de cuivre et musique populaire) sont nées dans la 2è moitié du XIXè siècle dans le contexte de l'industrialisation de la France et de l'exode rural. Le monde ouvrier était constitué de ces paysans qui avaient quitté leur terre pour un emploi sûr dans les villes minières ou autres. Le dimanche, ces pauvres déracinés traînant dans les cafés, l'alcoolisme devint ce terrible fléau dénoncé par Zola dans L'Assommoir. C'est pour y remédier que furent constituées ces sociétés musicales, avec apprentissage d'un instrument à vent (beaucoup plus facile qu'un instrument à cordes). Au lieu d'aller se saouler, ces musiciens amateurs pouvaient ainsi se divertir en divertissant femmes et enfants au cours des après-midis dominicaux. Pour les protéger et mettre en valeur leurs prestations, furent créés les kiosques, à l'architecture si particulière. Le patriotisme exacerbé par la défaite de 1870, et plus encore après la Grande Guerre, contribua à l'expansion de ces ensembles musicaux amateurs à qui l'on fit jouer la Marseillaise devant les premiers monuments aux morts. La démocratisation de l'automobile, à partir de la fin de la 2è guerre mondiale, entraîna leur inexorable déclin et leur quasi complète disparitions